La table du boucher
Retenant les promesses qui se suspendent au temps courant, Les hautes herbes de ce vaste plateau remuaient sous la force du vent, un ballet de vagues vertes, insondable et éphémère. Le jeu des nuages, ombres et lumières, rendait le spectacle muet, empreint aux ombres chinoises. Il fermait les yeux, se concentrant sur les volutes du vent qui caressaient un instant son visage halé par l’impérieux soleil du mois d’août. Lui, immobile, dans ce mouvement de la nature, cette indomptable grandeur à la douceur d’une petite heure…
Il reprit ses esprits, et l’abandon ne fût bientôt plus qu’un simple souvenir. Il retourna sur ses pas et ses chaussures retrouvèrent le crissement de la caillasse chaude et sèche. Plus que quelques bornes, se rassura –t-il…
Plusieurs lunes le séparaient maintenant de son petit village. Il connaissait tous les chemins et toutes les musiques par cœur. Il sortait de l’ordinaire. Calme et reposante, doit être la raison d’un homme. Il connaissait depuis des années le temps du temps. Cette constante quotidienne de la minute lasse d’une fin de journée.
....à suivre…