Trentaine galopante

Carnet de bord

Pour mon noël dernier, je me suis offert une superbe encyclopédie sur le monde terrestre. Elle englobe la totalité des renseignements sur tous les phénomènes géologiques, plusieurs parties consacrées à l’explication des différents processus scientifiques, des détails aussi bien physico-chimiques que ludiques. Mais le plus impressionnant reste la qualité des photos.

En feuilletant ce livre, j’ai réalisé du haut de mes 27 printemps que je ne verrais jamais ces paysages d’une beauté extrême, le pain de sucre de Rio ou le piton des neiges ;

Oh bien sûr, j’ai voyagé déjà et je continuerais, mais contrainte par le quotidien et les obligations, je ne verrais jamais toutes ces immensités en une seule vie.

Plusieurs fois, j’ai rêvassé, idéalisant une vie de bohême, entre petits boulots et vie trépidante de randonneuse itinérante invétérée, et à chaque fois, je suis revenue à la réalité, les yeux rivés à mon écran d’ordinateur, prétextant telles ou telles obligations familiales et professionnelles.

Bizarrement, je n’ouvre plus depuis des mois ce livre, il reste là, bien au chaud entre un guide géologique sur le jura et un historique sur la paléontologie.

Il ne m’attire plus, il me fait peur. Il est un florilège de toutes ces sensations que seuls les grands espaces vous procurent, enivrant et submergeant toute autres sensations connues jusques alors.

Il y des souvenirs qui hantent jusqu’au plus profond de votre âme.

Le plus prenant, c’est lors d’un réveil dans les Pyrénées orientales.

Une chanson de keren ann dans les oreilles, et une tasse de café soluble dans la main, j’ai assisté au lever du jour, sur la terrasse d’un petit village au doux nom de Caramany ; Les images que j’ai en mémoire, sont digne des plus belles sensations qui m’ai été donné de vivre.

Imaginez une vallée avec des montagnes aux pics indéfinissables à perte de vue, aucune trace de vie à l’horizon, un calme olympien régnant sur cette grande immensité. J’en rêve encore, quand le stress quotidien me tire et me chagrine, je pérégrine et me prélasse dans ses souvenirs. La simplicité d’un état d’esprit est suffisante au dépôt de mes armes.