Un bain dans la ville.
Elle esquissa un dernier sourire à la caissière fatiguée de la superette du coin et en reprenant ses paquets, elle vit un chien attaché.
Il était fou-fou, mignon et attanchant car sa maîtresse arrivait à grand pas. L’image lui plaîsait, lui rappelait les frasques de son propre chien dans son ancien appart, dans son ancienne vie avec son ancien mec. Soudain , etsans aucune raison apparente , violemment cette femme ,au parler négligé, lui assena un coup de pied magistral. Elle fut choquée et son regard, fit baisser les yeux de la jeune fille qui accompagnait cette mauvaise femme. Son honte était lisible.
Bien sûr, elle et sa timidité maladive, sa peur de la confrontation ne lui donnèrent pas l’élan necéssaire pour exprimer la colère qu’elle éprouvait contre la violence gratuite envers les animaux. Elle poursuivit la route en regrettant, et se persuada que cette discution aurait mal tourné, et que l’issue en aurait été vaine. Sur la place de cette grande ville grise et rongée par le chômage et l’exclusion, prés de la fontaine, un grand bouillon tournoyait. De l’écume citadine parsemait ce pavé et les volutes exprimaient une rare fantaisie, une rare magie qui rendait , par ses jeux de couleurs et de volumes, ce moment , presque vivable.