Trentaine galopante

Adrénaline

Il était une fois, dans une lointaine contrée grise et absoute par la ferraille et le béton, une déesse dont l’adrénaline picotait les joues et faisait scintiller les yeux. La couleur ardente de son courage et de sa véracité ne palliait qu’à peine son terrible et sempiternelle besoin de combattre le gueux. Elle n’avait cesse de vouloir s’en prendre au plus faible, et lorsque que cette envie suprême et impérieuse devenait trop grande, elle cherchait une cible, une belle proie qui résisterait à ses pulsions dévastatrices. Elle et ses petits doigts rabougris d’avoir tant attendu une cible idéale, parcourra par trois fois le monde, à dos de cheval, pour atterrir dans le grésivaudan. Au détour d’un piton de pierres, elle aperçue chevauchant la mécanique un ogre des mots, un espèce rare de couillardises au franc parlé et à l’aspect plutôt revêche. Elle attaqua par verbes et par monts cette proie qu’elle n’attendait pas et fût submergé par la terreur lorsqu’elle s’aperçut, trop tardivement que la bête, croupissant au fond de sa grotte, avait cultivé depuis de nombreuses lunes, les proses sacrées de sorcelleries et de vastes divinations. Elle fût atteinte en une missive par l’occulte force et se retrouva immobilisé, prise par de violents accès de souffrance et morbides douleurs. Elle suffoqua, dans la poussière et rendit l’âme.Un sourire se dessinant, doucement sur le reste de ses lèvres blanchit par la mort, elle rendit l’âme en se félicitant d’avoir tant vécu.