Trentaine galopante

Hommage - Oraison funèbre

Avant tout, je voudrais vous remercier au nom de la famille pour être venu, parfois de loin, saluer une dernière fois une connaissance, une amie, une tante, une belle sœur, une cousine, une grand mère, notre mère et ainsi nous accompagner dans cet au-revoir. Nous excusons ceux qui n’ont pu être présent ce jour, et comprenons ceux qui ne sont pas venus au salon funéraire afin de garder de maman l’image de la personne pleine de vie, souriante et de bonne humeur qu’ils ont connu.

Il est difficile de résumer une personne comme maman en quelques mots, Mais je dirais avant tout que tu étais de l’Amour à l’état brut, parfois sans concession, toujours sans limites. Tu avait du cœur en toutes choses, et c’est une qualité que tu nous a transmis tout au long de ta vie, et qui transparaissait dans chacun de tes gestes.
D ‘aussi loin que je me souvienne, et parmi la multitude des souvenirs qui m’accompagne, tes mains restent et resteront une image qui me suivra toute la vie. Le tout premier souvenir que j’ai de toi sont tes mains qui jouent avec du sable, qui apaisent, qui caressent, qui offrent et la douceur de ta voix reconnaissable entre toutes ; .tes « ma chérie » et tes grands sourires me manqueront énormément….
Ta franchise, cette qualité que tu possédais, était reconnue de tous, souvent accompagnée de mimiques qui nous faisait souvent rire. Nous nous souvenons dernièrement d’une jeune stagiaire infirmière, à qui tu as appris qu’il était mal poli de lire par dessus l’épaule, et qui n’oubliera pas de sitôt cette remarque…

Tu a été une épouse aimante et dévouée. Ta rencontre avec papa et vos 38 années passées ensemble vous ont comblés de bonheur. Dans tes dernières heures, sans un mot, nous pouvions lire dans tes yeux toute la reconnaissance, tout l’amour que tu éprouvais pour papa. Quelle beauté dans vos échanges de regards !
D’ailleurs, les mots doux étaient également bien présents, jusque dans la chambre d’hôpital, mme P. était bien plus connue sous le très doux surnom de « poussin-poussin », ce qui pouvait donné de charmantes et amusantes situations avec les soignants…

Maman, depuis l’enfance, tu prenais mes mains dans les tiennes, et en les caressant, tu me disais que j’avais des mains de sage femmes…Je suis aujourd’hui infirmière et je suis persuadée que ce choix de carrière n’est pas innocent : tu as vu en moi, comme tu voyais autour de toi, le meilleur de chacun d’entre nous.
Te voir sourire en prenant pour la première fois ton petit fils dans tes bras, conseiller et guider Gaëlle dans ses premiers pas de maman, toujours nous poussez vers l’avant, nous avoir appris à nous assumer pour ce que nous sommes, te voir t’affairer pour que tout soit toujours ordonné et que personne ne manque de rien, t’occuper des personnes de la famille dans le besoin et la maladie, t’inquiéter toujours et encore pour papa…tout autant de souvenirs de générosité qui ne cesserons d’être dans nos cœurs.

Les 5 derniers mois de la fin de ta vie ont été douloureux, empreint d’incertitudes, d’espoir, d’amour, d’attente, et finalement de libération….
Quand la mort et la maladie t’arrache à nous, quand elle t’emporte dans un dernier souffle, nous nous souviendrons toujours de la tendresse et de l’amour que tu as disséminé autour de toi, par des mots, des gestes, des attentions toutes particulières.

Merci ma petite Maman, repose en paix et soit certaine que tu es en vie dans nos cœurs et que tu le resteras à jamais.