La Normandie : ça ravigote !
La semaine avait assez mal commencé entre les débouchées de job qui se font attendre,le colosse aux pieds d’argile qui me mène la vie dure et surtout moi, mes contradictions, et ce bout de vie qui n’avance pas.
La vie avec mon tout nouvel époux n’est pas toujours simple. Je me rends compte que la belle image de famille brossée, limée avec les couples en bonne santé, s’aimant et ayant des enfants dont les résultats scolaires font la joie des plus grands est une supercherie grandeur nature. La vie de couple est complexe : une fois le mariage, ses préparatifs, et le voyage de noces passés, nous retournons à une vie plus calme, loin de l’euphorie des moments divins et exceptionnels que nous avons vécu. L’amour, même fluctuant, est là, bien là. Je me suis choisis un ami, un amant, et un allié qui comprend qui je suis et dans quelle direction me pousser. Je n’aurais pas pas pu choisir une meilleure personne que cet étrange phénomène avec lequel j’ai créé un univers unique.
Il y a quelques semaines, j’ai vécu l’expérience oh combien douloureuse de la fausse-couche. Un mélange tonitruant de culpabilité mal placé, de pugnaces contractions et d’intolérable déception, mélange qui me pousse alors à remettre à bien plus tard, ce que j’appelais trois mois plus tôt : ma petite bénédiction.
Notons, tout de même, l’effet de comique de la chose :
Tous les matins, le cœur battant et à haute voix, je parlais à ce fœtus en le priant de bien vouloir s’accrocher, le tout dans un ton doucereux qui ferait lever les yeux au ciel la plus désespérée des futures maman !
Malgré un traitement médical approprié et visiblement inefficace, j’ai expulsé un œuf clair à 12 semaines d’aménorrhée ! !
Suite à ce petit contre-temps médical, j’ai ressenti une élévation anormale de ma libido, qui a failli me pousser directement dans les bras d’un ex de passage. Ce dernier, en prés de quarante ans, a eu une connaissance très limitée de la chose, quoique d’après mes souvenirs, parfois très experte. Rien ne s’est produit, et rien ne se produira. J’avoue m’être servi de ses faiblesses pour bloquer toutes évolutions de relations possibles. De mon côté, connaissant la nature très chimique de mon état, je me suis résolue à prendre une quantité indéfinissable de douche froide....Mon mariage passant en priorité, et compte tenu du vide abyssale de "sentiments" entre moi et cet ex sus-nommé "le colosse aux pieds d’argile"....
Cette petite histoire s’est soldée par un "au revoir" " textoté " et peu approprié.....
Et puis, le moral en berne et malgré quelques refus de ma part à avoir tous contacts humains demandant un minimum d’échanges verbaux, je suis allée rejoindre mes beaux-parents dans leur très chère Normandie.
Ce fût la meilleure décision de la semaine ! Ma belle mère, en femme combative, libre et quasi-indisciplinée m’a complétement...remuée. Quel étrange phénomène de comprendre notre vie, intrinsèque, au travers de l’expérience de l’autre, pour peu que nous la cherchions ou que nous sachions en découvrir toutes les profondeurs.
Elle a une incroyable capacité à insuffler de l’espérance en toutes choses, de part son fonctionnement et ceux, malgré une désagréable habitude à ne pas vouloir le reconnaitre. Je ne sais même pas si c’est un dessein chez elle, mais la subtilité de son esprit ne me laisse pas vraiment supposer le contraire....