Le combat de toute une vie
Coup de fil ce matin d’une cadre de bloc pour un petit contrat de remplacement à 1h30 de chez moi. J’accepte une visite du bloc malgré mes difficultés de déplacement - absence de véhicule oblige. Cette entreprise est au abois pour venir me chercher au fin fond de ma cambrousse. Quelques clics plus tard, je m’aperçois que le poste comprend une partie que je n’ai jamais effectuée et qui me mets vraiment mal à l’aise. Je me retrouve avec des palpitations, les joues rouges et les mains tremblantes. Je ne pense pas pouvoir assurer une partie des fonctions. Mon esprit de battante, 15 minutes plus tôt, est parti se cacher sous la couette, les fesses à l’air. J’écluse évidemment un énième café en essayant de tirer sur ses pieds pour qu’il revienne, mais rien n’y fait. Il s’accroche désespérément aux moelleux oreillers des souvenirs d’ eide traumatisée…Les nombreux mois sans exercer participent également à l’affaire. Une peur profonde de ne pas être à la hauteur est là, bien là. Des mois entiers se sont écoulés sans que je ne ressente ce stress, et je ne me rendais pas compte du bien que cette absence m’a apporté.
J’arrive à extirper tant bien que mal mon esprit de battante, qui est maintenant en position fœtale en train de finir le pot de Nutella de 4kg, et a la contempler dans les yeux. Elle m’avoue que ma peur est normale, puisque le manque d’expérience est bien présent, ajouté à une absence d’exercices de plusieurs mois dans une partie très technique. Malheureusement, elle ne me convainc pas. Mon adaptabilité est restreinte et mon manque de confiance en moi d’une profondeur abyssale.
J’hésite à prendre ce poste, et me retrouver en grandes difficultés, voire me faire bannir de la profession après un renvoi.
Ma solitude dans ces cas là est tellement insupportable que j’ai envoyé un sms au colosse aux pieds d’argile....
Je regrette déjà.